mercredi 3 juin 2009

This is the last day

J'avais chronométré cette dernière journée à la demi-heure près : retour en bus sur Detroit, check out, départ pour l'aéroport, avion, etc. Vous connaissez la chanson. Rien de bien excitant à priori, pour conclure un séjour d'une dizaine de mois en apothéose...

Tout juste rentré de notre nuit de clubbing, on décide de s'écrouler une demi-heure chez Eric. On l' bien mérité, en particulier Randy qui a pas dormi depuis l'avant veille et qui a joué au volley par dessus le marché.

Erreur fatale.

11h15. Le soleil a tourné et commence à me chatouiller les paupières. Le réveil est dur, pour ne pas dire cruel, car mon bus pour Detroit est parti il y a presque trois heures maintenant : inutile de le préciser, je l'ai raté, et pas qu'un peu. C'est un peu comme quand on meurt (ou du moincs ce qu'on en dit) : votre vie défile sous vos yeux, sauf que dans mon cas précis, c'est le scénario qui se profile : je peux pas rentrer à l'heure pour mon avion, je suis coincé à Chicago pour quelques jours en plus, et devrait racheter un billet Detroit - Paris en priant qu'il y ait de la place bien vite.

Randy aussi est en panique, il travaillait ce matin la. Une absence pas vraiment pardonnable aux yeux de son patron, surtout pour un job de serveur qui n'est pas de tout repos. Sa priorité à ce moment la était de se rendre le plus vite possible à son resto et prier que le patron soit de bonne humeur et ne le vire pas. Les adieux sont rapides mais intenses, je ne le remercierai jamais assez des deux jours qu'on a passés ensemble. Il me laisse donc aux mains d'Eric, qui ne sait pas trop quoi faire. Et encore une fois, l'hospitalité et le sacrifice de ce garçon m'ont sauvé la mise, puisqu'il prend sur lui et décide de me raccompagner en voiture au CCS...soit traverser trois états sur près de 1000 bornes et 11-12h aller retour.

"I still have to say I'm unbelievably thankful for what he did, and won't forget it next time we meet, make it in Paris!"

La route se fait sans encombres. Je m'y vois encore, le fameux road trip américain qui manquait à mon tableau de chasse des clichés à voir ou vivre! C'est qui plus est très spontané, pas pour me déplaire. Ou que j'ai pu voyager seul jusqu'à présent, j'ai toujours réussi à me débrouiller seul et à m'en sortir, et suis content que ce séjour se finisse sans encombres.

Eric et moi nous relayons sur la route, le sommeil se faisant ressentir au volant et par conséquent dangereux. Quand c'est mon tour de conduire, mes meilleurs sentiments rejaillissent et je me remémore mes plus innoubliables moments et sensations vécues depuis aout dernier : l'arrivée au CCS, le début des cours, la phase de maquettage en clay, la réponse positive de Strate qui nous disait à Cédric et moi qu'on pouvait rester de janvier à mai, le départ pour New York, mes trois semaines la bas, le retour au CCS, le semestre infernal que j'y ai fait, mes meilleurs moments à Chicago, encore tous frais...sans oublier toutes ces rencontres et ces amitiés, ces découvertes de la vie étudiante, des paysages si vastes et différents de mon pays natal, un paysage automobile radicalement nouveau (pour rester dans mon secteur)...une expérience unique et sur la durée en somme, que je ne pourrai jamais oublier.

Arrivée au CCS. L'école est déserte. Je tente de faire ouvrir le Walter B. Building pour récupérer un sketchbook et des cartes de visite sur mon stand du student show, mais le bureau de la sécurité me l'interdit. Je rage intérieurement, mais me dit que Nick, un de mes amis du coin me les récuperera un jour ou l'autre. Eric s'en va, et moi non sans l'avoir remercié bien chaleureusement. Je check out la chambre, laissée dans un état vraiment passable (si seulement mes colocs s'étaient pas enfuis comme des voleurs avec le matos de nettoyage!!!!), en espérant que je ne me prendrai pas d'amende.

Nick appelle, pour me dire cete fois qu'il est pret à partir pour l'aéroport, car c'est lui qui m'emmène. Je retrouve Cédric, qui a lui aussi bien profité de ses derniers jours. Les valises chargées, tout est pret, un dernier coup d'oeil en arrière, une derniere photo, un dernier soupir, et c'est le moment de partir. On sait pas si on reviendra, mais une chose est sure :

Une Indy car au supermarché,


Obama en face de l'école,


Un solo de basse dans un club de jazz downtown Detroit,


Les plaques d'égout qui fument,


Le rayon sodas à Meijer,


Andrew,


Adam qui bave dans l'oreille de Shin aux SPE Awards,


Un tour dans la benne d'un pickup,


Les maquettes en clay,


Les premières neiges en Novembre 2008,


Mon premier keg stand,


4 Camaros flambantes neuves devant les dortoirs,


Le studio senior,


Danser dans la voiture de Jake au retour de la soirée chez Sam,


On n'oubliera jamais ca.







It ain't over yet...

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