mardi 2 juin 2009

Direction Palatine / Soirée avec des locaux

Après mon échec cuisant du à la pluie, je me réfugie quelques heures dans un Starbucks histoire de piquer un roupillon. Curieusement, une photo volée à travers la vitre me rappelle cet étranger sentiment éprouvé à New York en décembre dernier, celui de ne pas savoir où se trouve le ciel...vraiment étrange.


Randy me sort de ma torpeur avec un coup de fil qui tombe à pic aux alentours de 16h. Il vient de sortir de cours et me propose qu'on se retrouve dans la banlieue nord de Chicago, un endroit que je n'aurais jamais songé à visiter par moi même. Il m'assure qu'il me prendra en charge pour le reste de la soirée, jusqu'à ce que la personne censée m'héberger pour la soirée me passe un coup de fil pour me dire quand elle sera libre pour qu'on se voit.

Mais il pleut toujours.

Direction Union Station, la grosse station de relai bus-métro-train de banlieue de la ville, à quelques pâtés de maison. Téléphone en main, Randy me guide dans la rue jusqu'à ce que je trouve mon chemin, m'indique ensuite où acheter mon ticket, quel train prendre, et où m'arreter...en GPS humain, on fait pas mieux! Et 5 min après avoir raccroché, je suis dans le train et attend le départ. Y'a plus qu'à prier que je me sois pas trompé, parce que la batterie de mon téléphone pourrait lâcher d'un moment à l'autre...et là, je préfère pas imaginer le bazar!


Train deux étages, avec vis à vis sur les deux niveaux...amusant. Plein de commuters.



En arrivant à Palatine, j'ai encore cette sensation de déja-vu d'une petite banlieue calme notre capitale française...pittoresque tout de même, et à la sortie de la station, j'èrre une dizaine de minutes dans le quartier pour en découvrir un poil plus avant que Randy arrive. Je m'arrête dans un bar, une bière vite fait commandée, et regarde autour : les gens fraichement sortis du boulot se retrouvent la, des habitués qui connaissent bien les serveuses, se rtrouvent entre copains pour regarder le baseball à la télé, une routine pour une journée comme une autre ici...j'ai l'impression que le temps s'est arrêté pour moi, alors que la vie quotidienne de cette petite ville continue autour de moi. Je me sens vraiment tout petit et pas vraiment dans mon élément, mais c'est ca qui est génial dans les voyages!!! Je n'aurais pas connu cette sensation que je m'en serais mordu les doigts...

Morteeeeeeeeel!

Ca aussiiiiiiii! lol

Randy arrive enfin. quel plaisir de voir un bon copain après presque un an, et dans un milieu totalement différent. Il a prévu plein de trucs en plus, soucieux que je passe un bon moment. De son propre aveu, peu de gens lui rendent visite depuis hors Chicago, alors quand la personne en question viens de par dela les mers...

Premier arrêt chez un de ses amis pour deposer mes affaires encombrantes. Et la vous allez rire. J'ai laissé l'appareil photo dans le sac à dos! Peu importe, il me reste un clavier alors je raconte.
Son ami, c'est Bryan, un autre coréen-américain. A la différence des coréens pénibles du campus du CCS, ceux ci ont grandi ici, la plupart baragouinent sans doute moins bien que moi leur "propre" langue, n'ont pas de prénom équivalent en coréen ; Randy Lee, Bryan Kim, Jason Park...un peu étrange la premiere fois qu'on entend ca. De plus, ils sont tout à fait adaptés a la culture américaine (ils ont juste la peau un peu moins blanche et des yeux bridés, en gros). Je ne le précise pas, mais tous les autres amis de Randy sont eux aussi coréens-américains. Union is power.

La maison de Bryan perpetue les clichés. Nichée dans une banlieue sympa et visiblement tranquille, elle abrite un archétype de la famille américaine : une mère au foyer visiblement divorcée, acculée à la cuisine pour manger seule un plat de nourriture instantanée, et impuissante face à un fils obèse devenu incontrolable face à une autorité maternelle trop laxiste lors de l'adolescence (le kid hurlait sur sa mère depuis le sous sol), ce fameux fils qui est pourri gâté (set de batterie, PS3, et j'en passe), ses amis gothiques venus à la maison pour rien faire, et Bryan au milieu de tout ca, le fils adoptif que le jeune obèse avait l'air d'ignorer complètement...j'étais un peu mal à l'aise de devoir dire bonjour à tout ce petit monde. Mais bon Bryan avait mis mon sac dans sa chambre qui ferme à clef alors pas de soucis.

Première étape de la soirée pour gouter à ce qu'ils appellent ici le bubble tea. C'est une sorte de thé frappé au gout super fruité, dont le gobelet est rempli de petites boules caoutchouteuses pile assez grandes pour passer à travers la paille. du coup on en aspire une dizaine par gorgée et on les mâche comme une sorte de chewing gum. Vous allez dire "boah encore des trucs chimiques", mais non! Le couple de vieux coréens (décidemment) qui tient le shop prépare les boissons avec des fruits frais selectionnés, coupés et mixés sous nos yeux. Génial!


Randy prend un peu de temps en buvant son bubble tea pour nous montrer ce qu'il fait à son école d'audiovisuel : un film en cours de montage, et un clip musical en phase finale. Il a repri le concept du clip "The scientist" de Colplay, où tout est filmé à l'envers, mais le chanteur chante normalement...jolie performance et effet assuré au final!

On reprend la voiture pour aller au centre commercial du coin, Woodfield. Quand je parle de centre commercial, c'est le second plus grand du pays. J'en verrai pas beaucoup cette nuit, vu qu'on y fait juste un saut pour retrouver des amis de Randy et décider de la suite de la soirée. Ils voulaient tous trainer dans les galeries commerciales, mais il se fait tard, tout le monde à faim, alors on opte pour un plan B qui nous amène tout droit à [insérer nom de fast food mexicain typique ici].


Rien de spécial ici, les gens discutent de tout et de rien (j'ai pas cherché à trop retenir), on prete de temps en temps attention au petit francais qui vient de loin, qui conait pas vraiment le coin, on lui demande comment se passe son séjour aux usa, et SURTOUT s'il est dans la même école que Randy (lol). Un mec assis à la table, voyant qu'on lui vole la vedette, commence alors à se pavaner :

" - Ouais, moi je suis allé en Allemagne y'a pas longtemps, l'Europe c'est super, très différent, les gens sont sympa, les villes jolies et les filles aussi (rires)"

Les autres font "wahouuuu"

(moi) - Tu as visité quelles villes la bas?

- Y'en avait plein...(moment de doute) Cologne...euh, Amsterdam aussi, c'était génial, juste à côté de la frontière hollandaise! On pouvait même se baigner dans la mer la bas!"
- Tu sais qu'Amsterdam est la capitale de la Hollande et que c'est pas au bord de la mer?
- Mais si, jtassure, ils vendaient même de l'herbe dans la rue!"

Leçon de géographie à l'américaine.

Y'avait aussi cette fille qui mourrait d'envie de visiter Paris :

" - C'est comment Paris?
- Tu sais où c'est?
-...euh.........en France non? Où en Espagne je sais plus?"

Je sais pas si je peux leur en vouloir...

Après avoir bien rigolé, c'est le moment de partir. On repasse chez Bryan pour recupérer mon sac et des affaires que Randy avait aussi laissé, et on se sépare. Randy s'apprête à me raccompagner à Union Station en voiture, où je suis censé rencontrer le mec qui m'accueille pour la nuit. Un rapide coup de fil m'apprend qu'il est en fait dans la banlieue sud et Randy me fait froidement "dis lui que tu le rappelles".
En effet et je l'ai appri à ce moment la, la banlieue sud n'est pas très sure, et Randy ne veut pas m'amener jusque la bas, ayant trop peur qu'il m'arrive quelque chose dans la nuit. Jouant la carte de la sécurité, il me droppe dans un motel non loin de Woodfield, le long de cette laaaaarge avenue longée de fastfood, magasins, galeries commerciales...sur des kilomètres. J'insiste pour payer, mais le garnement ne se laisse pas faire. Impossible de faire le passing, et je jette l'éponge; il est décidemment trop sympa. Avant de se quitter, il hésite à rester dormir là le soir même, mais doit se préparer pour le lendemain qui est une journée chargée pour lui. Il me donne quelques conseils pour quand je me réveille le lendemain pour trouver à manger, passer un peu le temps aussi, car je dois rendre la chambre à 13h et il sort de cours vers 16h30. Pas de panique, quand on part à l'aventure on l'assume jusqu'au bout!

Pour finir cette journée, je regarde un peu la télé, et surtout ces fameux late night shows, où les présentateurs (Jimmy Kimmel, Conan O'Brien, Jay Leno, etc) , véritables stars nationales, reçoivent des invités (souvent des acteurs) et discutent de tout et de rien. En l'occurence ce soir la au Late late show de Craig Ferguson, y'avait Ewan McGregor, et sa prestation excentrique et relax est la preuve ultime que quand ces acteurs anglophones viennent faire la promo d'un film récent, par exemple, en France, il se font CHIER, et c'est peu de le dire (ne parlons même pas du Grand Journal de Denisot sur C+ où même les invités francophones s'ennuient...), quand les autres invités, eux français, se moquent gentiment (mais pas tant que ca) en utilisant leur anglais de petit nègre, comme s'ils voulaient les mettre encore plus mal à l'aise...je vous jure.




"Monde de merde" (G. Abitbol)

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