dimanche 8 mars 2009

Dieu


Rencontre avec Dieu au CCS. Pas le vieux barbu qu'on voit dans les écrits bibliques et les églises un peu partout (celui ci n'est qu'une pâle imitation du vrai croyez moi), mais le vrai, matérialisé en la personne d'un des plus grands concept artists de tous les temps, Syd Mead.

Quand un mec qui a autant de notoriété dans le domaine du design fait une apparition, il faut la rater sous aucun prétexte : le bonhomme est incroyablement occupé, même pour un mec de plus de 60 piges, et il ne donne des lectures que dans une seule école au monde, à savoir celle ou je fais un échange en ce moment même. Prenez bien note au passage que c'est la seule école au monde prête à lui lâcher 50000$ pour faire venir sa Sainteté une paire d'heures pour parler de son parcours à des étudiants avides de le voir en personne (dont je fais partie intégrante^^)

Dieu est la 30 min avant la présentation : il tape la discute avec des gens dans le studio des 4eme années. Y'a à manger, à boire, comme à chaque fois que qqun vient à l'école. Rien de particulier à dire, en grand gamin, je perd tus mes moyens quand je le vois pour la premiere fois, et bat en retraite vers le buffet, à moitié vide, puisque, comme d'habitude, quand on parle de free food au CCS, 75% des gens présents ne sont la que pour ca, et se fichent de avoir à quelle occasion c'est prévu.

Arrivée dans l'amphi, qui se remplit complètement et très vite. J'ai ma place bien au chaud au second rang, alors que d'autre s'assoient dans les allées, fautes de sièges.


Et tout à coup, Dieu se met à parler. Et tout à coup, tout le monde se tait, car quand un mec de cette stature parle, il vaut mieux l'écouter.

Il commence par raconter ses débuts, ce qui l'a amené à dessiner. Son père travaillait deja dans l'automobile, et le petit Syd Mead dessinait deja des trucs pas possible dès ses 6 ans. Preuve à l'appui, il nous sort cash des dessins de l'époque.


Puis vient l'armée. Il n'arrête pas de dessiner pendant son service, améliore sa techique au trait, dessine des portraits et personnages en tous genres.

Il sera embauché plus tard en tant que designer industriel. Contemporain de Raymond Loewy (rien que ca!), il batira sa renommée chez General Motors et Philips. Ses travaux de l'époque, tous réalsiés à la gouache, sont déja surprenants de réalisme et de détails. Le plus marrant dans l'histoire c'est qu'il a la même technique de nos jours!


Désolé pour la piètre qualité des photos, l'amphi était tout noir et j'ai pri l'écran géant en photo, sans flash...dites vous que c'était pas facile.

Il travaillera aussi dans le design et l'aménagement intérieur, notamment pour ce fameux roi dont j'ai oublié le nom. Evidemment, Photoshop n'existait pas à l'époque, alors Mead trouve une technique pour représenter le mieux une pièce et son mobilier : il detourne la perspective comme si l'image était une photo prise avec un objectif grand angle! De manière à voir les 4 murs sur la même image et à montrer un maximum de détails...impressionnant.


L'argenterie de sa Majesté : extrêmement moderne!


Il nous sort des photos de pas-à-pas de quelques'unes de ses peintures et nous en dit un peu plus sur a manière de bosser.

L'hypervan, ou comment le décor géométrique derrière le véhicule met l'emphase sur les formes de ce dernier...Mead prépre ses images très méticuleusement et rien n'est laissé au hasard. Ce qui explique sa renommée aujourd'hui...

1982. Ridley Scott décide de faire un film de SF où un flic tombe amoureux d'un androïde, avant de découvrir qu'il en est lui même un. Je parle bien sur de Blade Runner, un classique inratable des films de science fiction, où evidemment Syd Mead est responsable artistique. Histoire de vous mettre quelques artworx du film, notamment celui du spinner, cette voiture volante que j'aime tant, et les bureaux de la compagnie Tyrell...

Toujours aussi bluffant de modernité pour l'époque.


Et la présentation arrive à sa fin sur la photo ci dessous. Dieu nous explique sa vision du futur, les enjeux, les changements qu'elle induit. Je pourrais hélas pas citer, puisque ca remonte deja à trois bonnes semaines.

Séance de questions réponses. Il nous prouve qu'il à le sens de l'humour. Il précise qu'il sera dehors pour vendre ses DVDs et les dédicasser, et tout le monde se précipite pour avoir le sien. Ne perdons pas de vue l'objectif, faire du fric, mais à 50$ la galette pour apprendre comment bosse un mec dont je n'aurais jamais le niveau, c'est un peu dommage. Je m'en sors tout de même avec une photo à sa gauche, non sans m'être battu pour l'avoir. Car humainement parlant, ce mec est très décevant : il signe les autographes nonchalemment, et déteste poser pour des photos.

En face de l'amphi trône une peinture originale, au format immense, non achevée, à la peinture craquelée : je suppose qu'elle est à vendre, et me doute que son prix doit être exhorbitant.

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