mercredi 3 juin 2009

This is the last day

J'avais chronométré cette dernière journée à la demi-heure près : retour en bus sur Detroit, check out, départ pour l'aéroport, avion, etc. Vous connaissez la chanson. Rien de bien excitant à priori, pour conclure un séjour d'une dizaine de mois en apothéose...

Tout juste rentré de notre nuit de clubbing, on décide de s'écrouler une demi-heure chez Eric. On l' bien mérité, en particulier Randy qui a pas dormi depuis l'avant veille et qui a joué au volley par dessus le marché.

Erreur fatale.

11h15. Le soleil a tourné et commence à me chatouiller les paupières. Le réveil est dur, pour ne pas dire cruel, car mon bus pour Detroit est parti il y a presque trois heures maintenant : inutile de le préciser, je l'ai raté, et pas qu'un peu. C'est un peu comme quand on meurt (ou du moincs ce qu'on en dit) : votre vie défile sous vos yeux, sauf que dans mon cas précis, c'est le scénario qui se profile : je peux pas rentrer à l'heure pour mon avion, je suis coincé à Chicago pour quelques jours en plus, et devrait racheter un billet Detroit - Paris en priant qu'il y ait de la place bien vite.

Randy aussi est en panique, il travaillait ce matin la. Une absence pas vraiment pardonnable aux yeux de son patron, surtout pour un job de serveur qui n'est pas de tout repos. Sa priorité à ce moment la était de se rendre le plus vite possible à son resto et prier que le patron soit de bonne humeur et ne le vire pas. Les adieux sont rapides mais intenses, je ne le remercierai jamais assez des deux jours qu'on a passés ensemble. Il me laisse donc aux mains d'Eric, qui ne sait pas trop quoi faire. Et encore une fois, l'hospitalité et le sacrifice de ce garçon m'ont sauvé la mise, puisqu'il prend sur lui et décide de me raccompagner en voiture au CCS...soit traverser trois états sur près de 1000 bornes et 11-12h aller retour.

"I still have to say I'm unbelievably thankful for what he did, and won't forget it next time we meet, make it in Paris!"

La route se fait sans encombres. Je m'y vois encore, le fameux road trip américain qui manquait à mon tableau de chasse des clichés à voir ou vivre! C'est qui plus est très spontané, pas pour me déplaire. Ou que j'ai pu voyager seul jusqu'à présent, j'ai toujours réussi à me débrouiller seul et à m'en sortir, et suis content que ce séjour se finisse sans encombres.

Eric et moi nous relayons sur la route, le sommeil se faisant ressentir au volant et par conséquent dangereux. Quand c'est mon tour de conduire, mes meilleurs sentiments rejaillissent et je me remémore mes plus innoubliables moments et sensations vécues depuis aout dernier : l'arrivée au CCS, le début des cours, la phase de maquettage en clay, la réponse positive de Strate qui nous disait à Cédric et moi qu'on pouvait rester de janvier à mai, le départ pour New York, mes trois semaines la bas, le retour au CCS, le semestre infernal que j'y ai fait, mes meilleurs moments à Chicago, encore tous frais...sans oublier toutes ces rencontres et ces amitiés, ces découvertes de la vie étudiante, des paysages si vastes et différents de mon pays natal, un paysage automobile radicalement nouveau (pour rester dans mon secteur)...une expérience unique et sur la durée en somme, que je ne pourrai jamais oublier.

Arrivée au CCS. L'école est déserte. Je tente de faire ouvrir le Walter B. Building pour récupérer un sketchbook et des cartes de visite sur mon stand du student show, mais le bureau de la sécurité me l'interdit. Je rage intérieurement, mais me dit que Nick, un de mes amis du coin me les récuperera un jour ou l'autre. Eric s'en va, et moi non sans l'avoir remercié bien chaleureusement. Je check out la chambre, laissée dans un état vraiment passable (si seulement mes colocs s'étaient pas enfuis comme des voleurs avec le matos de nettoyage!!!!), en espérant que je ne me prendrai pas d'amende.

Nick appelle, pour me dire cete fois qu'il est pret à partir pour l'aéroport, car c'est lui qui m'emmène. Je retrouve Cédric, qui a lui aussi bien profité de ses derniers jours. Les valises chargées, tout est pret, un dernier coup d'oeil en arrière, une derniere photo, un dernier soupir, et c'est le moment de partir. On sait pas si on reviendra, mais une chose est sure :

Une Indy car au supermarché,


Obama en face de l'école,


Un solo de basse dans un club de jazz downtown Detroit,


Les plaques d'égout qui fument,


Le rayon sodas à Meijer,


Andrew,


Adam qui bave dans l'oreille de Shin aux SPE Awards,


Un tour dans la benne d'un pickup,


Les maquettes en clay,


Les premières neiges en Novembre 2008,


Mon premier keg stand,


4 Camaros flambantes neuves devant les dortoirs,


Le studio senior,


Danser dans la voiture de Jake au retour de la soirée chez Sam,


On n'oubliera jamais ca.







It ain't over yet...

Woodfield, volleyball and saturday night in town

Le titre résume plutôt bien cette journée. Deja, premiere surprise, je me lève le matin, regarde par la fenêtre...


...un grand soleil et un ciel bleu dépourvu du moindre nuage ont remplacé la pluie traître et ingrate! Je souris intérieurement et me dis que ca va être une trèèèès bonne journée!


Je sors check out la chambre, sans difficultés (on rend la clé, on dit merci et on s'en va). Randy m'avait donné deux trois indications et conseils sur les choses à faire dans le coin, et je suis l'une d'elle pour mon déjeuner, vu qu'il est pres de midi et que j'ai bien l'intention de croquer un morceau pour bien attaquer le reste de la journée. De l'autre côté de la rue se trouve une gallerie marchande japonaise, nommée Mitsuwa. C'est le mall typique à l'américaine, une zone restaurant, une zone supermarché, une zone librairie asiatique...fréquentés par une majorité d'asiatiques bien entendu, natifs-américains ou pas. On se fiche de faire la différence en fait.


Je m'y dirige donc, rentre, et me retrouve au milieu de cette zone de restaurants que j'évoquais quelques lignes plus haut. Détracteurs de nourriture à base de riz et poisson cru s'abstenir, les restaurants proposent tous une pagaille de sushis, sashimis, ou autres brochettes. Ce qu'on connait à Paris en bref, sauf que c'est beaucoup moins cher ici (paske 2€50 le sushi, faut pas déconner...). Moi je ris un peu jaune, puisque le restaurant coréen à l'air plus attirant, et son bulgogi me tente particulièrement. La caissière à l'air bien coréenne, mais je ne me tente pas à commander en coréen, ayant peur qu'elle ne comprenne rien à ce que je dis, j'ai déja eu l'expérience avec des amis de Randy, dont l'anglais restait le seul et unique language qu'ils connaissaient.

Cet arret à Mitsuwa est aussi l'occasion de se faire un reflexion un peu psychologique. Je m'y voyais deja, en fait : fraichement arrivé pour vivre à Chicago pour une durée indéterminée, et ce premier weekend au mall par ce samedi ensoleillé, un peu gêné de ne connaitre rien, mais en même temps que tout avait l'air si familier...c'est le même sentiment que j'éprouve parfois à Seoul, quand je m'arrête dans un genre de Starbucks, commande un café, et regarde les gens autour de moi : tous étrangers, vivant un jour de plus dans une vie à laquelle ils sont habitués, et moi au milieu de tout ca qui profite de tout à la seconde près, tend l'oreille, reste à l'affut du moindre éclat qui pourrait changer l'ambiance...un sentiment que j'adore, invivable ailleurs qu'à l'étranger.

Un coup de fil rapide à mon frère à Paris pour lui donner la date de mon retour, et le téléphone à peine raccroché, que la magie opère d'elle même : la japonaise assise en face de moi se met à parler francais!!! Me croyez pas si vous voulez, mais elle m'explique qu'elle a vécu 10 ans au Japon, 10 ans en France, et qu'elle approche les 10 ans aux USA. Complètement fou de retrouver sa bonne vieille langue maternelle dans un endroit aussi incongru que celui la!

Ma rencontre imprévue m'a redonné la pêche, et je sors vite fait du mall pour aller prendre le bus, en face du motel. Prendre le bus c'est vital dans ce quartier, tellement les routes sont espacées et longues. L'arrêt n'est cependant même pas indiqué, il faut se tenir raide comme un piquet sur le trottoir et se mettre à gigotter dans tous les sens quand le bus approche...limite folklorique. La conductrice me salue nonchalamment et omet de me dire que la machine à ticket ne rend pas la monnaie...byebye le billet de 5$ pour le ticket à 90 cents! Un peu frustré, je vais bouder au fond du bus et attend d'arriver à Woodfield, tout du moins une de ses nombreuses ailes. Coup de bol, c'est celle où Randy est venu rencontrer ses amis la veille (devant le restaurant The Cheesecake Factory, pas dur à retenir!)


Car Woodfield s'étend sur plusieurs hectares, et sans moyen de locomotion, il est quasiment impossible de faire le transit entre les différentes ailes ou sections du centre commercial. Plusieurs services de navette assurent la liaison et transportent plein de gens venus faire des emplettes. Mon bus vient d'un peu plus loin mais s'arrête au moins 7 ou 8 fois devant des entrées gigantesques avant que je descende trouver celle que je cherche.

Première surprise.


C'est gigantesque en effet. les niveaux sont liés par de longues passerelles, qui se croisent et se recroisent à perte de vue. Pour se repérer, on se sert des plus grands magasins de chaque aile, systématiquement situés à leur extrémité respective : je n'ai plus les noms en tête, mais des shops sur 5 étages ca en jette, même dans le pays de la démesure. Je vous passe mes vingtaines de minutes de marche dans les galleries (où on trouve absolument de tout), et un peu timide pour prendre des photos de ce que j'y ai trouvé (y'avait vraiment beaucoup de monde, et entre nous, y'avait rien de plus orignial que de sempiternels magasins de vêtements), je finis sur une zone de repos, avec des canapés et une petite cascade, et repique un petit somme, comme la veille au Starbucks.


Petit détail tout de même, sur le prix de la musique, notamment un groupe qui tourne bien ici, et que j'adore particulièrement :


Près de 20€ à la Fnac...soit 10$ de plus. J'aurais du l'acheter la bas...

De nouveau, un coup de fil de Randy me réveille (je dormais pas profondément hein :) ) et me dit qu'il sera la dans 20 min. Je me presse donc vers la sortie et le retrouve avec sa voiture. Partage rapide de mes sentiments sur cette demi journée deja bien remplie, et on est parti. Il va s'acheter rapido des baskets au Decathlon du coin, puisqu'il dispute ce soir un tournoi de volleyball pour avoir peut etre une chance de participier au tournoi étrangers-nord-américains de volleyball amateur. Il m'avait proposé de venir assister aux qualifs, j'ai pas pu dire non!


Je ne vais pas m'étaler sur ce tournoi, vous connaissez tous le volley je pense, mais c'était assez intéressant d'assister à des matchs avec un bon niveau global. Arrivés au gymnase pas mal en avance, si ce n'est les premiers, on flâne rapidement autour, pour découvrir des gamins hauts comme trois pommes qui disputent un match de baseball...si c'est pas américain!


Les joueurs arrivent au fur et à mesure, et la très grande majorité d'entre eux est indo-américaine : la seule équipe de coréens comptait 8 joueurs, les moultes équipes d'indiens regroupaient bien 90 personnes, supporters compris : une nuée de gamins, des mères de famille sur leur 31, des pères de famille, cheveux gominés, chemise impeccable et moustache noire lustrée. Moi qui parlais de clichés dans le post précédent^^


Randy m'avait dit que son équipe était un peu rouillée, et n'a pas su faire la différence contre des Lions de Kermala supérieurs ce jour la. L'infériorité numérique dans les tribunes a du jouer en leur défaveur sans doute...

Pour finir, une petite video d'un point qui a duré incroyablement longtemps à jouer ; j'ai bien été surpris de voir que la plupart du temps, 4 ou 5 secondes étaient décisives pour faire un coup gagnant.



Un peu décu, car la suite du championnat les aurait emmené jouer en Corée, Randy quitte le gymnase une paire d'heures seulement après y avoir mis les pieds. La journée est loin d'être finie, oh que non, et on reprend la voiture pour aller manger un morceau dans un quartier commercial à la frontière de la banlieue nord et du centre ville. Ce soir le mexicain est de mise, mais je vous épargne les photos : fast food classique, quoique plus propre, et quantité de nourriture gargantuesque pour une poignée de dollars. A tel point que ca ne m'étonne même plus (après 9 mois vous me direz...c'est le retour en France qui est dur!)


Suite des festivités, un petit détour par Korea Town pour aller chercher l'ami de Randy chez qui je dois dormir le soir même, Eric. Il sort tout juste du boulot, dans un quartier ressemblant à s'y méprendre aux hauteurs de Meudon - Clamart, le coin où je vis depuis 4 ans maintenant à côté de Paris : vieux immeubles de faible hauteurs, enseignes au rez de chaussée et habitations dans les étages, si ce n'est que beaucoup d'enseignes sont en coréen. Encore un sentiment étrange. Pas facile de prendre des photos de nuit, mais une petite video de nouveau pour appuyer mes dires.



On retrouve Eric, pour foncer chez lui. Il habite à 10 min de Union Station, où je dois prendre le bus le lendemain matin aux aurores : pratique! Son quartier est superbe : très récent, calme, propre, je me doute que c'est la petite ceinture huppée de Chicago, un repère à bobos vivant en condos modernes, ceux dont l'architecture mêle si bien le métal au béton brut. Je ne m'étais pas vraiment trompé! Les condos sont assez luxueux : patio à l'entrée avec garde au comptoir, longs couloir traversant toute la résidence pour accéder aux chambres, moquette impec, tout porte à croire que le quartier a emergé il ya quelques années seulement.


Eric vit ici avec sa soeur. Il vient d'avoir son diplôme d'ingénieur et cherche maintenant du travail. C'est un garçon qui a très bon gout : il dilapide l'argent parental dans des biens et produits haut de gamme, allant de la télé full HD à l'alcool le plus raffiné. De son propre aveu, il n'achète que des bouteilles griffées, et possède même dans son bar une bouteille d'absinthe subtilement nommée "Le Tourment". Si vous en avez déja bu, vous savez que cet alcool, cher à nos poètes français de jadis, est un des plus corsé qui soit...prestige français en somme^^

Jolie bouteille...notez la tête de diable cachée dans les volutes sur le bas de la bouteille...


Entre temps, un couple nous a rejoint, Joe et Jane. Comme la plupart des amis de Randy, ils se connaissent tous depuis longtemps et passent la plupart de leur soirées ensemble. Ils ont tous un caractère vraiment différent mais ont l'air d'être super soudés et ca fait plaisir à voir. Jane, survoltée, casse les pieds à tout le monde pour sortir en boite...ce qu'on finit par faire. Evidemment je suis pas vraiment habillé pour ca, mais Eric, très accueillant me prête une belle chemise. Le reste de la soirée je vous le passe en accéléré; pas la meilleure manière de finir un post, je le concède, mais rien n'était vraiment pertinent dans le cadre de mon voyage...

- Querelles à la Tom & Jerry paske Randy a appelé le taxi trop tard.
- Arrivée au club; Joe a contacté plusieurs amis pour avoir le mot de passe qui permet de rentrer gratuitement. En vain.
- Le club est majoritairement assailli par des coréens-américains; aucun surprise en fait :Þ
- Rencontre avec un mec nommé Marques, qui s'avère être le gérant du club adjacent, et de quelques autres clubs en ville, et qui possède apparemment aussi un carnet de contacts à travers le monde entier. Il nous fait rentrer dans son etablissement à l'oeil, nous emmène dans des loges privées...juste parce qu'il aime bien les français et qu ca lui fait plaisir de recevoir des gens.
- Fin des festivités aux alentours de 6h. Le soleil se lève et ma dernière journée sur le continent américain commence.

mardi 2 juin 2009

Direction Palatine / Soirée avec des locaux

Après mon échec cuisant du à la pluie, je me réfugie quelques heures dans un Starbucks histoire de piquer un roupillon. Curieusement, une photo volée à travers la vitre me rappelle cet étranger sentiment éprouvé à New York en décembre dernier, celui de ne pas savoir où se trouve le ciel...vraiment étrange.


Randy me sort de ma torpeur avec un coup de fil qui tombe à pic aux alentours de 16h. Il vient de sortir de cours et me propose qu'on se retrouve dans la banlieue nord de Chicago, un endroit que je n'aurais jamais songé à visiter par moi même. Il m'assure qu'il me prendra en charge pour le reste de la soirée, jusqu'à ce que la personne censée m'héberger pour la soirée me passe un coup de fil pour me dire quand elle sera libre pour qu'on se voit.

Mais il pleut toujours.

Direction Union Station, la grosse station de relai bus-métro-train de banlieue de la ville, à quelques pâtés de maison. Téléphone en main, Randy me guide dans la rue jusqu'à ce que je trouve mon chemin, m'indique ensuite où acheter mon ticket, quel train prendre, et où m'arreter...en GPS humain, on fait pas mieux! Et 5 min après avoir raccroché, je suis dans le train et attend le départ. Y'a plus qu'à prier que je me sois pas trompé, parce que la batterie de mon téléphone pourrait lâcher d'un moment à l'autre...et là, je préfère pas imaginer le bazar!


Train deux étages, avec vis à vis sur les deux niveaux...amusant. Plein de commuters.



En arrivant à Palatine, j'ai encore cette sensation de déja-vu d'une petite banlieue calme notre capitale française...pittoresque tout de même, et à la sortie de la station, j'èrre une dizaine de minutes dans le quartier pour en découvrir un poil plus avant que Randy arrive. Je m'arrête dans un bar, une bière vite fait commandée, et regarde autour : les gens fraichement sortis du boulot se retrouvent la, des habitués qui connaissent bien les serveuses, se rtrouvent entre copains pour regarder le baseball à la télé, une routine pour une journée comme une autre ici...j'ai l'impression que le temps s'est arrêté pour moi, alors que la vie quotidienne de cette petite ville continue autour de moi. Je me sens vraiment tout petit et pas vraiment dans mon élément, mais c'est ca qui est génial dans les voyages!!! Je n'aurais pas connu cette sensation que je m'en serais mordu les doigts...

Morteeeeeeeeel!

Ca aussiiiiiiii! lol

Randy arrive enfin. quel plaisir de voir un bon copain après presque un an, et dans un milieu totalement différent. Il a prévu plein de trucs en plus, soucieux que je passe un bon moment. De son propre aveu, peu de gens lui rendent visite depuis hors Chicago, alors quand la personne en question viens de par dela les mers...

Premier arrêt chez un de ses amis pour deposer mes affaires encombrantes. Et la vous allez rire. J'ai laissé l'appareil photo dans le sac à dos! Peu importe, il me reste un clavier alors je raconte.
Son ami, c'est Bryan, un autre coréen-américain. A la différence des coréens pénibles du campus du CCS, ceux ci ont grandi ici, la plupart baragouinent sans doute moins bien que moi leur "propre" langue, n'ont pas de prénom équivalent en coréen ; Randy Lee, Bryan Kim, Jason Park...un peu étrange la premiere fois qu'on entend ca. De plus, ils sont tout à fait adaptés a la culture américaine (ils ont juste la peau un peu moins blanche et des yeux bridés, en gros). Je ne le précise pas, mais tous les autres amis de Randy sont eux aussi coréens-américains. Union is power.

La maison de Bryan perpetue les clichés. Nichée dans une banlieue sympa et visiblement tranquille, elle abrite un archétype de la famille américaine : une mère au foyer visiblement divorcée, acculée à la cuisine pour manger seule un plat de nourriture instantanée, et impuissante face à un fils obèse devenu incontrolable face à une autorité maternelle trop laxiste lors de l'adolescence (le kid hurlait sur sa mère depuis le sous sol), ce fameux fils qui est pourri gâté (set de batterie, PS3, et j'en passe), ses amis gothiques venus à la maison pour rien faire, et Bryan au milieu de tout ca, le fils adoptif que le jeune obèse avait l'air d'ignorer complètement...j'étais un peu mal à l'aise de devoir dire bonjour à tout ce petit monde. Mais bon Bryan avait mis mon sac dans sa chambre qui ferme à clef alors pas de soucis.

Première étape de la soirée pour gouter à ce qu'ils appellent ici le bubble tea. C'est une sorte de thé frappé au gout super fruité, dont le gobelet est rempli de petites boules caoutchouteuses pile assez grandes pour passer à travers la paille. du coup on en aspire une dizaine par gorgée et on les mâche comme une sorte de chewing gum. Vous allez dire "boah encore des trucs chimiques", mais non! Le couple de vieux coréens (décidemment) qui tient le shop prépare les boissons avec des fruits frais selectionnés, coupés et mixés sous nos yeux. Génial!


Randy prend un peu de temps en buvant son bubble tea pour nous montrer ce qu'il fait à son école d'audiovisuel : un film en cours de montage, et un clip musical en phase finale. Il a repri le concept du clip "The scientist" de Colplay, où tout est filmé à l'envers, mais le chanteur chante normalement...jolie performance et effet assuré au final!

On reprend la voiture pour aller au centre commercial du coin, Woodfield. Quand je parle de centre commercial, c'est le second plus grand du pays. J'en verrai pas beaucoup cette nuit, vu qu'on y fait juste un saut pour retrouver des amis de Randy et décider de la suite de la soirée. Ils voulaient tous trainer dans les galeries commerciales, mais il se fait tard, tout le monde à faim, alors on opte pour un plan B qui nous amène tout droit à [insérer nom de fast food mexicain typique ici].


Rien de spécial ici, les gens discutent de tout et de rien (j'ai pas cherché à trop retenir), on prete de temps en temps attention au petit francais qui vient de loin, qui conait pas vraiment le coin, on lui demande comment se passe son séjour aux usa, et SURTOUT s'il est dans la même école que Randy (lol). Un mec assis à la table, voyant qu'on lui vole la vedette, commence alors à se pavaner :

" - Ouais, moi je suis allé en Allemagne y'a pas longtemps, l'Europe c'est super, très différent, les gens sont sympa, les villes jolies et les filles aussi (rires)"

Les autres font "wahouuuu"

(moi) - Tu as visité quelles villes la bas?

- Y'en avait plein...(moment de doute) Cologne...euh, Amsterdam aussi, c'était génial, juste à côté de la frontière hollandaise! On pouvait même se baigner dans la mer la bas!"
- Tu sais qu'Amsterdam est la capitale de la Hollande et que c'est pas au bord de la mer?
- Mais si, jtassure, ils vendaient même de l'herbe dans la rue!"

Leçon de géographie à l'américaine.

Y'avait aussi cette fille qui mourrait d'envie de visiter Paris :

" - C'est comment Paris?
- Tu sais où c'est?
-...euh.........en France non? Où en Espagne je sais plus?"

Je sais pas si je peux leur en vouloir...

Après avoir bien rigolé, c'est le moment de partir. On repasse chez Bryan pour recupérer mon sac et des affaires que Randy avait aussi laissé, et on se sépare. Randy s'apprête à me raccompagner à Union Station en voiture, où je suis censé rencontrer le mec qui m'accueille pour la nuit. Un rapide coup de fil m'apprend qu'il est en fait dans la banlieue sud et Randy me fait froidement "dis lui que tu le rappelles".
En effet et je l'ai appri à ce moment la, la banlieue sud n'est pas très sure, et Randy ne veut pas m'amener jusque la bas, ayant trop peur qu'il m'arrive quelque chose dans la nuit. Jouant la carte de la sécurité, il me droppe dans un motel non loin de Woodfield, le long de cette laaaaarge avenue longée de fastfood, magasins, galeries commerciales...sur des kilomètres. J'insiste pour payer, mais le garnement ne se laisse pas faire. Impossible de faire le passing, et je jette l'éponge; il est décidemment trop sympa. Avant de se quitter, il hésite à rester dormir là le soir même, mais doit se préparer pour le lendemain qui est une journée chargée pour lui. Il me donne quelques conseils pour quand je me réveille le lendemain pour trouver à manger, passer un peu le temps aussi, car je dois rendre la chambre à 13h et il sort de cours vers 16h30. Pas de panique, quand on part à l'aventure on l'assume jusqu'au bout!

Pour finir cette journée, je regarde un peu la télé, et surtout ces fameux late night shows, où les présentateurs (Jimmy Kimmel, Conan O'Brien, Jay Leno, etc) , véritables stars nationales, reçoivent des invités (souvent des acteurs) et discutent de tout et de rien. En l'occurence ce soir la au Late late show de Craig Ferguson, y'avait Ewan McGregor, et sa prestation excentrique et relax est la preuve ultime que quand ces acteurs anglophones viennent faire la promo d'un film récent, par exemple, en France, il se font CHIER, et c'est peu de le dire (ne parlons même pas du Grand Journal de Denisot sur C+ où même les invités francophones s'ennuient...), quand les autres invités, eux français, se moquent gentiment (mais pas tant que ca) en utilisant leur anglais de petit nègre, comme s'ils voulaient les mettre encore plus mal à l'aise...je vous jure.




"Monde de merde" (G. Abitbol)

The Bean

Aucune référence ici au Mister du même nom, mais à la sculpture probablement la plus célèbre de Chicago. En navigant dans les photos Facebook d'amis étant déja venus visiter le fief d'Al Capone, les photos de cette grosse sculpture chromée revenaient assez souvent, et j'ai voulu moi aussi la voir de près.


Evidemment, comme dit dans le post précédant, la pluie bat toujours et la pluie m'empêche de sortir l'appareil photo dans la rue; et me prive par conséquent (et contre mon gré) de tout cliché intéressant que j'aurais aimé faire, notamment le joli métro aérien et le bord du lac! Je suis décidément maudit >:(

Peu importe, je vous donne en guise de consolation un peu plus d'infos sur ce fameux Bean :


The Bean n'est en réalite qu'un surnom : tout comme nous francais appelons parfois la Tour Eiffel "la dame de fer", le vrai nom de cette sculpture créée par Anish Kapoor en 2004 est Cloud Gate (la porte des nuages). Elle trône en plein milieu du Millenium Park, vaste étendue betonnée longeant le front de buildings du centre ville et la promenade le long de la plage. La particularité de cette sculpture est son aspect chromé, qui reflète et déforme le paysage alentour. Celapermet de se prêter à un jeu photographique intéressant...


...dans le contexte d'un beau ciel bleu!!! Du coup, dès mon arrivée au Millenium Park, je me réfugie sous la structure et prie pour qu'il arrête de pleuvoir.

L'eau ruissèle de partout...lol

The Bean est sujet à toutes sortes de jeux de réflexions, aussi bien physiques que philosophiques, aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur. De l'intérieur néanmoins, il faut être pret à affronter les hordes de gamins braillards à outrance, que les reflets déformants rendent plus incontrôlables que les pires garnements.
Psychédélique...

Objectif Chicago

C'est tout de même un peu frustrant d'écrire mes aventures à postériori : cela fait maintenant deux semaines que je suis de retour en France, et j'ai le sentiment que ce blog est toujours inachevé, tant et plus est que je passe probablement à côté de plein d'anecdotes sympa à raconter que j'aurais oublié en route...

Peu importe.

Ma dernière semaine au CCS. Les rendus sont passés, les aurevoirs se multiplient, mais il me manque quelque chose, ce sentiment de ne pas avoir tout fait, de laisser quelque chose derriere moi que je n'aurais pas l'occasion de refaire de si tôt. En l'occurence, voyager un peu autour de Detroit. vous me direz, c'est un peu tard de s'y prendre 5 jours avant de prendre l'avion pour Paris, et je vous répondrais non : j'embarque donc vendredi matin dans un bus pour Chicago, pour y rester jusque dimanche matin. Impossible n'est pas francais!

C'est amusant tout de même. On se fait des amis à l'autre bout du globe et on les revoit un an plus tard mais à l'opposé de la planète cette fois : en l'occurence, je n'avais bien entendu pas l'intention d'aller nez au vent à Chicago, même si je ne connaissais pas grand monde la bas, un ami coréen-américain rencontré à Seoul durant l'été 2008, Randy, me propose de m'héberger pour la soirée de samedi ("par contre tu te débrouilles pour vendredi soir!" m'avait-il dit... :/). Sympathique de sa part, surtout que j'avais vraiment envie de visiter la ville!

J'avais pas dormi la nuit de jeudi, ayant trop peur de rater mon bus à 6h et quelques le vendredi matin. Qu'à cela ne tienne, je piquerai un roupillon sur le siège de mon transport bringueballant!
Départ de HockeyTown à Detroit, en face du stade de baseball, déja vu sur mon blog en Septembre 2008 (flânez-y si vous avez raté ca). Une vingtaine de passagers, plus ou moins chargés de bagages, se pressent autour de l'arrêt. Pas de quoi s'affoler pour trouver une place, je me dis. Et j'avais raison.


Et on est parti. La veille, je n'avais pas pu imprimer ma feuille de réservation du ticket, mais avais juste griffonné mon numéro de billet aller et retour sur une page de mon carnet de croquis. Au moment de l'ouvrir pour le monter au conducteur, le mec derrière moi remarque deux trois croquis pourris et commence à me demande si je fais des études liées à ca, etc. Il se trouvait être un ukrainien (à l'anglais impecable) rendant visite à sa soeur à Chicago. Et [j'ai oublié son prénom] m'a tenu la bavette pendant tout le voyage. Moi qui pensais m'ennuyer...mauvaise langue!


Les routes défilent et ne se ressemblent pas . Elles ont un petit gout de celles que l'on a en France, si ce n'est que le paysage automobile est radicalement différent; tantôt bordées d'arbres, tantôt de plaines, granges et vaches, l'autoroute défile, et "bien" installé tout à l'avant du bus, je peux shooter les paysages sympas que l'on traverse au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le Michigan (pour, je le rappelle, rejoindre le Wyoming, puis l'Illinois où se trouve notre destination finale).


Mes chaussures aussi ont fait le voyage^^

Mandatory unnecessary shot.

On fait un arret "degourdissement de jambes" dans une station essence-relais typique : fast food immonde en guise de petit dej frugal, redneck accoudé à la table d'à côté, limite le camion transportant des vaches sur le parking. La première chose qui me vient à l'esprit c'est "hhaha, j'aurais tellement raé ca si j'étais resté à Detroit!". Absolument unique pour quiconque n'est pas du coin^^
Plus tard on passe par des routes de campagnes vraiment pittoresques, qui nous font oublier les kilomètres de highway qu'on a deja englouttis jusque maintenant :


Le temps de piquer un petit roupillon (j'étais tout de même bien fatigué), et je me réveille à l'apporhce finale de Chicago. Le bus est coincé dans les bouchons sur le périph' local, on aperçoit les premiers buildings au fond, mais il pleut. J'aurais pu jubiler, mais la pluie battante et le vent traitre me disent que je vais devoir faire une croix sur les longues marches en ville pour dénicher les détails qui tuent et les prendre en photo (en bon touriste hein...), car mon parapluie est à Detroit.

Student Show

Le Student Show du CCS, c'est un peu comme les portes ouvertes de nos écoles en France, sauf que c'est essentiellement ciblé sur les étudiants qui viennent de passer leur diplôme. On leur propose d'afficher les planches de leurs meilleurs projets, maquettes incluses, et des professionnels viennent à l'école faire la chasse aux nouveaux talents.
Evidemment, les étudiants doivent mettre toutes les chances de leur côté et se détacher du lot : les planches imprimées sont gigantesques et doivent synthétiser au mieux le process de tout un projet, soit généralement entre 1 et 3 mois de travail (sans compter la maquette). Et comme chacun affiche deux ou trois projets, je vous laisse imaginer ô combien il y a de choses à voir dans la salle le jour même...ca en devient limite handicapant pour tout le monde : il fallait voir, pas une parcelle de mur non recouverte de dessins, et limite le mal qu'on avait à circuler entre les innombrables maquettes et tabls disposées devant les planches...

C'est le show le plus important pour les seniors, celui qui va leur permettre de se faire remarquer par les professionnels en vue d'une embauche imminente : l'attention au détail et à la qualité du travail présentée n'est pas laissée de côté : planches soignées, portfolios reliées, cartes de visite, cvs, articles de magazine, jolie nana...rien n'est laissé au hasard ^^

N'empêche, les petits malins : la plupart avaient fait leur planche Chrysler au format student show, pour éviter de repayer des impressions : ils se sont juste contentés de rajouter d'autres projets à côté. Intégrité graphique conservée!

Tout le building dédié à la section design industriel a été réquisitionné pour cet évènement d'un peu plus d'une semaine. Quand je dis tout le building, c'est toutes les salles : je comptais profiter de mes derniers jours au CCS pour refaire mon portfolio sur les Cintiq, mais non, ils avaient retiré tous les ordinateurs...misère! J'ai pas de photos du reste, par manque de batterie. Comme par hasard, au mauvais moment!

L'autre locataire permanent

Le post précédant me permettait de faire la transition sur celui-ci, qui prouve bien que "nous n'étions pas seuls". Et même s je n'ai pu en filmer qu'un, ce genre de rencontre désagréables sont fréquentes, que ce soit dans les placards de la cuisine ou dans l'ascenseur...